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CENT SOIXANTE SEPTIEME JOUR
Mouais, ça semble correspondre |
Nous filons avec le CDU de la PROTERRE chez le préfet pour lui faire signer les autorisations adéquates. Nous le joignons in-extremis sur les marches de la préfecture alors qu'il s'apprête à assister à une réunion. Le capitaine lui explique la situation et laisse les documents à la secrétaire. Ils seront signés, normalement, pour 13h00.
Nous passons à la gendarmerie où nous voyons le COMLEGION adjoint. Il parle à peine le français. Je ne suis pas certain qu'il ait compris tout ce que nous lui expliquions. Nous reviendrons dans l'après-midi avec les autorisations voir le titulaire du commandement pour remettre une couche.
Jean-Philippe et le CDU sont de retour pour 13h00 à la préfecture. Les autorisations n'ont pas été signées. Le ministre de la défense tchadien a peut être autorisé la reprise des activités opérationnelles mais personne n'est au courant ici. Ils repassent à 16h00, la situation est toujours bloquée. Le préfet autorise néanmoins verbalement une reconnaissance de la zone pour le lendemain, avec un véhicule de la gamme commerciale et un minimum de personnel.
Décidément, le tir n'est pas encore fait.
La VAM prévue depuis plusieurs jours a enfin été effectuée. L'avion ne reste que deux heures.
Ce soir, le traditionnel croque-monsieur est remplacé par un hot-dog et des frites. Elles sont un peu molles et il manque de saveur, mais ça change.
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CENT SOIXANTE HUITIEME JOUR
Ils reviennent pour 11h00 avec une bonne nouvelle, les nomades ont déplacé leur campement, un peu. Nous ramenons notre accompagnateur gendarme à la légion n° 03. Nous passons au tribunal pour rencontrer le juge d'instruction alors qu'il s'apprête à enfourcher le siège arrière de la moto de son greffier. Ils sont en panne d'électricité depuis plusieurs jours donc rien ne se fait, du moins rien ne s'écrit. Restons zen.
Comme c'est journée ration à la base, nous allons déjeuner en ville à La Rose du Sable, menu du jour : salade de tomates et anchois, émincé de poulet – frites. C'est pas mauvais, même plutôt bon. 18.500 CFA pour trois. Et de surcroît, le service est rapide.
Dans l'après-midi, une rumeur court qui s'officialise rapidement, le tir mortier de lundi est ….. reporté à mercredi, deux jours avant la première relève. Restons zen.
Il faut quand même savoir qu'un tir mortier c'est le déplacement en avion sur Abéché de plusieurs tonnes de munitions, d'une bonne dizaine de personnels de renforts, pompiers, artificiers, curieux, et d'un hélicoptère PUMA. Il faut ensuite transporter tout ce beau monde à plus de 50 kilomètres du camp en plus de deux mortiers, une rame d'au moins dix camions, une soixantaine d'artilleurs, les invités officiels, gouverneur, préfet, COMRM5, COMLEGION et en hélicoptère s'il vous plait. Hélicoptère qu'il faut ensuite conditionner en EVASAN puis déconditionner à l'issue du tir pour ramener les invités à la base. Restons zen.
Passons sous silence les impondérables, panne d'avion, d'hélico, de camions, météo défavorable, troupeau de vaches coupant la zone de tir, début d'incendie... C'est pas facile de faire la guerre.
Le week-end commence à peine, attendons nous au meilleur comme au pire.
Soirée pizzas à la popote des pompiers. Je rends mon tablier de pizzaïolo, je reste devant le comptoir cette fois-ci. Il y a deux fois moins de monde que d'habitude, l'ambiance est calme, très calme.
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CENT SOIXANTE NEUVIEME JOUR
Une VAM arrive mais reste à peine 02 heures, même pas le temps de déjeuner. L'aumônier protestant nous fait une visite éclair. Une revue d'armes met tout le monde sur les dents, pour rien, elle se déroule comme sur des roulettes.
Ce soir, nous sommes invités à un repas cohésion avec les KOUDOU et la section JAUNE 1 de la PROTERRE, pizzas en entrée et cabri en plat principale. La chevrette, préparée par nos camarades du Pacifique, découpée en morceaux, longuement mijoté, agréablement épicée, est tout simplement délicieuse accompagnée d'un riz blanc nature. Je me régale.
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CENT SOIXANTE DIXIEME JOUR
Arbre à palabres |
La bâtisse est séparée de la rue par un mur de béton et une grille bleue des plus banales. Rien ne la distingue vraiment comme la résidence du sultan si ce n'était les têtes des quatre ou cinq autruches qui montent la garde derrière le mur. Enfin de vrais animaux africains. Je désespérais de ne jamais en rencontrer au cœur de l'Afrique. Ce sont des volatiles vraiment énormes. Le mur doit faire dans les deux mètres de haut et leurs têtes le surplombent encore largement. On aperçoit furtivement leurs corps à travers les interstices de la grille.
Nous repartons après quelques photos en direction du cimetière chrétien puis retour à la base pour le déjeuner.
Mon dernier dimanche au Tchad.
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CENT SOIXANTE ET ONZIEME JOUR
La tempête de sable arrive |
Dans l'après-midi, je me lève pendant la sieste pour découvrir que le ciel est jaune, empli de poussière. L'horizon commence à s'estomper. Une tempête de sable en prévision ?
A 16h00 J'accompagne Ludo pour la corvée d'eau. La température a baissé. Le vent souffle en rafale et soulève des vagues de poussière. On ne voit pas de l'autre côté de la piste d'atterrissage. A certains moment, je ne vois même pas le bout du capot de notre P4. Quelques gouttes de pluie tombent, plaquant au sol la poussière. Le vent tombe après une demi-heure. Le ciel bleu apparaît et la chaleur regrimpe mais l'horizon reste encore sombre, presque noir.
La VAM qui devait amener les munitions du tir mortier n'est pas arrivée. On ne tirera pas demain, maintenant c'est certain. Peut être mercredi ?
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