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CENT DEUXIEME JOUR
Rien à déclarer |
Ce matin, on vient nous changer le climatiseur au bureau. L'ancien risquait de prendre feu à tout moment. Pendant que je garde un oeil sur les ouvriers tchadiens, Jean-Marc se rend au transit pour accueillir François qui vient le remplacer le temps de son séjour dans la capitale.
Il s'étonne de me voir en short. A N'Djamena, cette tenue, très courte, est interdite, même dans l'enceinte de la base. Ici, à Abéché, le short est interdit en dehors du camp pour des raisons religieuses, la religion des tchadiens pas la notre.
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CENT TROISIEME JOUR
Vite, les infirmiers. |
Nico m'envoie un SMS, il ne viendra pas courir avec nous, il a aussi mal à la tête et à des nausées. Vraiment un petit joueur.
J'emmène François pour un tour de la piste d'atterrissage. Il n'a pas couru depuis son arrivée sur le théâtre, en même temps que moi. Il est un peu lent, il est vrai, mais réussit néanmoins à boucler son tour. Je constate que je suis en dessous de mes possibilités. Je n'ai pas voulu accélérer et laisser François à la traîne.
Aujourd'hui, c'est journée ration de combat, pas de petit-déjeuner, pas de déjeuner, pas de dîner. Nous avons perçu chacun une boîte de ration, menu 14, saucisses lentilles et boeuf en salade, et une baguette de pain par personne.
Avec Nico, nous allons manger en ville, à la cantine de l'ONU. Nous perdons un peu dans le labyrinthe des bâtiments de l'institution avant d'y arriver. C'est une gargote des plus simples, le menu est à l'image, spaghettis bolognèse accompagnées d'un caviar d'aubergines. Le service est rapide, très rapide. Cela nous change des lenteurs des autres restaurants. Encore des spaghettis bolognèse me direz vous mais quand on aime on ne compte pas. Avec la boisson, nous nous en tirons pour 5 000 CFA chacun.
Nous passons une partie de l'après-midi à installer un logiciel sur notre ordinateur de bureau, afin de pouvoir accéder à la messagerie interpersonnelle de la gendarmerie, enfin. Je vais enfin pouvoir faire un peu de ménage dans ma boîte aux lettres professionnelle. Voilà trois mois qu'elle se remplit inexorablement. Comme tout en informatique, ce qui paraît si simple au premier d'abord devient vite extrêmement compliqué. Nous devons faire appel à nos camarades militaires des services informatiques de la base qui galèrent autant que nous. Je suis à deux doigts d'appeler le service compétent à Paris, s'il n'était si tard. Finalement, nous arrivons à notre fin. Mais autant le débit internet que la vitesse du PC sont d'une lenteur, mais d'une lenteur à faire peur. Je ne suis pas prêt de voir la fin des mes messages avant mon départ du Tchad.
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CENT QUATRIEME JOUR
Place fumeur ou non fumeur |
Nous retournons visiter le juge d'instruction. Le magistrat est toujours en grève. L'interprète que nous voulons rencontrer n'est toujours pas là. Nous noyons notre déception en avalant des kilomètres sur la route de Goz Beida, une bonne et solide piste de terre tracée au milieu d'une immense plaine absolument sans relief. Nous faisons demi-tour après quinze kilomètres de désolation brûlante.
Je fais une halte dans une petite épicerie pour recueillir un peu de renseignement économique et pour m'acheter deux boîtes de sardines à l'huile, met simple et prosaïque dont je rêve depuis quelques temps. 500 CFA la boîte. Il y a également des œufs, frais ?, sur le comptoir. Je salive en pensant à une platée d'œufs au plat. La prochaine fois peut être ?
Avant d'arriver au camp, nous nous arrêtons au SANTANA pour boire une boisson fraîche. Jean-Pierre est toujours aussi avenant. Nous le rassurons sur notre prochaine visite. Il veut s'engager dans la Légion Etrangère. Sait-il seulement ce qui l'attend ?
De fait, nous mangeons un peu plus tard que les 11h30 habituelles. A peine sorti de table, nous effectuons un contrôle à la sortie de la base. Il est presque 14h00 lorsque je peux enfin attaquer ma sieste.
Comme tous les jeudis, soirée mange-debout, au menu : croque-monsieur et diverses salades que j'ignore, me contentant du premier.
En rentrant me coucher, je découvre un nouvel intrus dans une cabine de douche, un crapaud ! Il a dû sortir par l'évacuation du bac de douche qui est dépourvue de grille. Il paraît que lors de la saison des pluies, nous en sommes envahis.
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CENT CINQUIEME JOUR
Le visiteur du soir |
Avec Ludo, nous attaquons le tour de la base. Au deuxième tour, nous sommes rejoints par François. Ludo tient cinq tours, François en fait un de plus. J'accomplis huit tour, 10.400 mètres. Je crois que je tiens le bon bout pour les dix tours, d'ici quelques semaines, si mes genoux tiennent le coup. Mais avec tout ce sport, je vais gagner en masse musculaire et adieu la baisse de poids. On fera avec, on ne peut pas tout avoir dans la vie.
Je fais un tour sur les merlons. Les militaires du génie refont les postes de combat, à la pelle mécanique et à la main. Ils en remplissent des sacs de sable, à longueur de journée, en plein soleil. Ils en bavent un max.
Le soir, nous allons dîner en ville, au Santana. Il n'y a plus de pizzas pour cause de rupture de stock de fromage. Il n'y a plus de bananes plantain. Nico se passera de son capitaine au plantain grillé. Nous nous rabattons sur des steaks. Je choisis un steak au tombée d'oignons, avec frites. Elles sont plutôt molles, pas assez cuites. L'huile n'était certainement pas assez chaude. La deuxième fournée est plus croustillante, la troisième est comme la première. La viande est bonne. Je l'ai prise à point, mieux vaut éviter le saignant.
A la fin du repas, un individu demande à s'installer à notre table. Il est plutôt aviné. Il tient absolument à nous payer à boire. Nous partageons un coca à trois et nous demandons rapidement l'addition, 22 500 CFA, pour filer à l'anglaise.
Nous rejoignons le centre d'accueil et ses chinoises. Il n'y a aucune voiture dans la cour, deux clients sont dans la salle. Ils partent rapidement. Pour une fois la musique n'est pas trop forte. Nous restons le temps de boire un verre et regagnons la base.
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CENT SIXIEME JOUR
Attention police! |
La journée se passe calmement, très calmement, très très calmement.
Le soir venu, j'essaye HANCOCK sur mon ordinateur mais je m'endors au moins trois fois avant la fin, m'obligeant à revenir en arrière à chaque fois. Est-ce pour cela ou à cause du scénario que le film n'emporte pas mon enthousiasme ? Je devrais le revoir pour un second opinion, mais pas avant quelques mois.
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