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QUATRE VINGT DIX SEPTIEME JOUR

 

Quel guerrier Ca marche comment ? Ah, c'est comme ça.

Quel guerrier
Quel guerrier 
Jeudi, 10 mars 2011, 05h15, Jean-Marc m'abandonne pour le footing. Il se tourne vers le rameur. Je vais donc courir avec Ludo. Nous frappons à la porte de Nico, il avait promis, la veille, de nous accompagner. Mais il fait sa marmotte. Nous partons donc seuls tous les deux. Au deuxième tour, nous avons la surprise de voir Nico nous attendre devant notre bâtiment. Nous le prenons en remorque. Ludo nous abandonne au tour suivant. Nico et moi continuons encore pendant deux tours.

Ce matin, le ciel est voilé. Toute la journée le vent soufflera, soulevant des nuages de poussière.

Avec Jean-Marc, nous nous rendons chez le juge d'instruction. Nous passons visiter Charles, le commandant de la brigade de recherches. Son bureau est plein, il a à peine le temps de nous recevoir. Je lui remets une bande GENDARMERIE bleue rétro-réfléchissante, Jean-Marc lui donne un macaron de manche OPJ.

Dans la cour de la caserne, nous saluons François, le secrétaire du COMLEGION. Nous demandons si ce dernier peut nous recevoir. Nous sommes conduits dans le bureau du colonel. Nous nous déchaussons avant d'y pénétrer. Un tapis poussiéreux recouvre le sol. Les meubles se limitent à un bureau, un fauteuil pour l'officier et deux chaises de jardin pour les visiteurs.

Le colonel nous reçoit en grande pompe, soda, thé, café, à nous de choisir. Nous prenons un thé. L'officier vient d'arriver à son poste. Il a fait des stages en France. Il parle un bon français mais d'une voix à peine audible, déjà que je suis à moitié sourd. Notre entretien dure un petit quart d'heure. Nous retrouvons François dans la cour, nous discutons un peu avec lui. Il nous parle de sa famille, de ses six enfants, trois garçons, trois filles. S'il avait deux millions de francs CFA, il partirait pour la France.

Soirée mange-debout, comme tous les jeudis, pizza au menu, avec des frites ! Le mélange est plutôt étonnant et bourratif. Je me contente de la pizza.

 

QUATRE VINGT DIX HUITIEME JOUR

 

VLRA de la QRF Le commando du désert, c'est bibi !

VLRA de la QRF
VLRA de la QRF 
Vendredi, 11 mars 2011, 05h20, je suis réveillé depuis quelques temps déjà lorsque je me décide à me lever et à aller courir autour de la base. Jean-Marc part à 07h00 en Assistance Médicale à la Population dans le village de KILINGEN. Je suis donc seul à courir. Je me limite à quatre tours. Il n'y a pas de vent et à 05h45, lorsque je m'élance, il ne fait pas encore très chaud.

Jean-Marc revient un peu avant midi de son AMP. Il est revenu avec Mathieu, du Transit, qui était avec lui et a été rappelé d'urgence en raison d'une VAM inattendue.

L'avion était prévu pour demain, en provenance de N'Djamena. Un Transall a décollé ce matin de Bangui à destination de la capitale tchadienne. Il a été détourné en plein vol pour aller faire escale à Abéché. La VAM de demain est donc annulée. Pas de nouvel avion avant la semaine prochaine, tant pis pour les deux cent kilos de courrier qui attendent à N'Djamena.

Je continue à aménager ma chambre. Après l'installation d'un fauteuil en bois, à l'assise et au dossier assez dure, j'ai acheté deux épais coussins en mousse. Je l'essaye, j'y suis bien. Je pense qu'il sera agréable de regarder la télé depuis ce siège, toujours moins avachi que vautré sur le lit.

Soirée pizza chez les pompiers. Je joue encore, un peu, au pizzaiolo. Il est presque 23h00 lorsque je vais me coucher.

 

QUATRE VINGT DIX NEUVIEME JOUR

 

Tornade de sable Au tour de Nico Pan ! dans le mille tir au fusil FRF2

Tornade de sable
Tornade de sable 
Samedi, 12 mars 2011, 05h02, j'ai bien dormi, cela est rare, il faut le noter. A 05h50, je vais courir avec Jean-Marc et Ludo. Je frappe chez Nico, rien ne bouge. Je mène le rythme de la course autour de la base. Je me sens en forme. Jean-Marc nous abandonne au troisième tour. Ludo me lâche au quatrième tour. Je fais un cinquième tout seul.

Ma sieste est crapuleuse, plus d'une heure à ronfler. Je profite ensuite de mon nouveau fauteuil à regarder les antiques épisodes télé de la 4ème DIMENSION, THE TWILIGHT ZONE. Certains sont des monuments d'imagination souvent ironique et décalée. On reconnaît quelques grands noms de la littérature de science-fiction parmi les auteurs.

Je saute le dîner, remplacé par des cacahuètes et des chips dégustées en compagnie de Jean-Marc et Nico, et de ce qu'il faut.

Je visionne DISTRICT 9. Un excellent film, surprenant, qui renouvelle le genre devenu par trop hollywoodien.

 

CENTIEME JOUR

 

Ou qu'elle est sur la liste la madame Prêt pour la fouille à corps Ils arrivent

Ou qu'elle est sur la liste la madame
Ou qu'elle est sur la liste la madame 
Dimanche, 13 mars 2011, 07h28, c'est ce que l'on appelle une grasse matinée. Wouah ! Je n'ai jamais aussi bien dormi. Voilà cent jours que je suis sur le théâtre. Il me reste à peine plus de 80 jours à tirer. Ma date de départ restant encore très, très aléatoire, aux environs du début juin, peut être semaine 22, ou semaine 23. Inch Allah.

Au déjeuner, je vous laisse deviner le menu.....jambon fumé, canard, assiette de fruits, comme la semaine dernière et comme il y a deux semaines, et peut être comme il y trois semaines. Le cuisinier a dû avoir des réductions énormes sur certains produits.

L'après-midi est longue, longue, très longue à passer. A mourir d'ennui. Mais que faire ? A part dormir et regarder la télé, il n'y a pas grand chose pour s'occuper ici durant les dimanches après-midi.

 

CENT UNIEME JOUR

 

Rien dans les mains, rien dans les poches Ecartez les bras SVP Vous avez quoi dans votre chaussure

Rien dans les mains, rien dans les poches
Rien dans les mains, rien dans les poches 
Lundi, 14 mars 2011, 06h00, je me suis endormi très tôt. Je dormais déjà à 20h15. J'ai tenté ROCK mais ni Nicolas Cage ni Sean Connery ne m'ont convaincu. J'ai éteint la lumière et la télé à peine arrivé à Alcatraz mais j'ai mal dormi. Je me suis levé en pleine nuit pour mettre la clim. J'ai mis mes bouchons anti bruit vers 03h00 du matin et j'ai loupé le réveil, la cérémonie des couleurs et le footing cohésion. Tant pis, je me rattraperai la semaine prochaine.

Nous allons voir le juge d'instruction. L'interprète que nous voulions rencontrer n'est pas là, il nomadise quelque part. De toutes façons, les magistrats sont en grève, comme tout le tribunal. Ils réclament une amélioration de leurs conditions de travail. Ils sont néanmoins présents au bureau. S'ils n'obtiennent pas satisfaction, ils feront une grève « sèche ». Je ne sais pas ce que cela veut dire. Peut être ne viendront-ils plus au bureau.

Notre entretien ayant tourné cours, nous faisons un peu de tourisme, nous nous lançons sur la route de N'Djamena, à 900 kilomètres d'ici. Nous franchissons les limites de la ville et nous avalons les kilomètres de route macadamisée. La voie est belle, vide de toute circulation, elle incite à la vitesse. Je pousse notre P4 au maximum de ses possibilités, en quatrième vitesse, 80 km/h maximum. Le véhicule ne vibre pas trop. On s'entend à peine dans la cabine ouverte à tous vents.

Autour de nous s'étend une immense plaine sahélienne à la végétation rare et rabougrie. Quelques pics isolés dressent dans le lointain leurs chaos rocheux.

Au bout de quelques kilomètres, en limite des relais téléphoniques, nous faisons demi-tour et regagnons Abéché.

Au déjeuner, enfin des spaghettis bolognèses. Je me goinfre. J'y ai ajouté des carottes cuites mais elles donnent un goût trop sucré.

Je m'effondre dans mon lit pour une sieste digestive bien méritée. Je dors comme un loir mais lorsque je me réveille je n'ai pas digéré et j'ai mal au ventre. Où est le bicarbonate de sodium ? A la maison, bien sûr, à 5.000 kilomètres d'ici. Je tente ma chance à l'infirmerie. Ils sont à cours de ce qu'il faut. Je me rabats sur du coca-cola. Ca va mieux.

Jean-Marc réussit à faire partir sa caisse d'allègement. Du moins, les documents de transport sont faits. Il reste encore à l'embarquer, demain peut être avec la prochaine VAM.

Ce soir, pas question de manger. Un thé me suffira et me fera le plus grand bien, à défaut d'une tisane.

 

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