ungendarmeautchad
QUATRE VINGT DIX SEPTIEME JOUR
Quel guerrier |
Ce matin, le ciel est voilé. Toute la journée le vent soufflera, soulevant des nuages de poussière.
Avec Jean-Marc, nous nous rendons chez le juge d'instruction. Nous passons visiter Charles, le commandant de la brigade de recherches. Son bureau est plein, il a à peine le temps de nous recevoir. Je lui remets une bande GENDARMERIE bleue rétro-réfléchissante, Jean-Marc lui donne un macaron de manche OPJ.
Dans la cour de la caserne, nous saluons François, le secrétaire du COMLEGION. Nous demandons si ce dernier peut nous recevoir. Nous sommes conduits dans le bureau du colonel. Nous nous déchaussons avant d'y pénétrer. Un tapis poussiéreux recouvre le sol. Les meubles se limitent à un bureau, un fauteuil pour l'officier et deux chaises de jardin pour les visiteurs.
Le colonel nous reçoit en grande pompe, soda, thé, café, à nous de choisir. Nous prenons un thé. L'officier vient d'arriver à son poste. Il a fait des stages en France. Il parle un bon français mais d'une voix à peine audible, déjà que je suis à moitié sourd. Notre entretien dure un petit quart d'heure. Nous retrouvons François dans la cour, nous discutons un peu avec lui. Il nous parle de sa famille, de ses six enfants, trois garçons, trois filles. S'il avait deux millions de francs CFA, il partirait pour la France.
Soirée mange-debout, comme tous les jeudis, pizza au menu, avec des frites ! Le mélange est plutôt étonnant et bourratif. Je me contente de la pizza.
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QUATRE VINGT DIX HUITIEME JOUR
VLRA de la QRF |
Jean-Marc revient un peu avant midi de son AMP. Il est revenu avec Mathieu, du Transit, qui était avec lui et a été rappelé d'urgence en raison d'une VAM inattendue.
L'avion était prévu pour demain, en provenance de N'Djamena. Un Transall a décollé ce matin de Bangui à destination de la capitale tchadienne. Il a été détourné en plein vol pour aller faire escale à Abéché. La VAM de demain est donc annulée. Pas de nouvel avion avant la semaine prochaine, tant pis pour les deux cent kilos de courrier qui attendent à N'Djamena.
Je continue à aménager ma chambre. Après l'installation d'un fauteuil en bois, à l'assise et au dossier assez dure, j'ai acheté deux épais coussins en mousse. Je l'essaye, j'y suis bien. Je pense qu'il sera agréable de regarder la télé depuis ce siège, toujours moins avachi que vautré sur le lit.
Soirée pizza chez les pompiers. Je joue encore, un peu, au pizzaiolo. Il est presque 23h00 lorsque je vais me coucher.
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QUATRE VINGT DIX NEUVIEME JOUR
Tornade de sable |
Ma sieste est crapuleuse, plus d'une heure à ronfler. Je profite ensuite de mon nouveau fauteuil à regarder les antiques épisodes télé de la 4ème DIMENSION, THE TWILIGHT ZONE. Certains sont des monuments d'imagination souvent ironique et décalée. On reconnaît quelques grands noms de la littérature de science-fiction parmi les auteurs.
Je saute le dîner, remplacé par des cacahuètes et des chips dégustées en compagnie de Jean-Marc et Nico, et de ce qu'il faut.
Je visionne DISTRICT 9. Un excellent film, surprenant, qui renouvelle le genre devenu par trop hollywoodien.
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CENTIEME JOUR
Ou qu'elle est sur la liste la madame |
Au déjeuner, je vous laisse deviner le menu.....jambon fumé, canard, assiette de fruits, comme la semaine dernière et comme il y a deux semaines, et peut être comme il y trois semaines. Le cuisinier a dû avoir des réductions énormes sur certains produits.
L'après-midi est longue, longue, très longue à passer. A mourir d'ennui. Mais que faire ? A part dormir et regarder la télé, il n'y a pas grand chose pour s'occuper ici durant les dimanches après-midi.
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CENT UNIEME JOUR
Rien dans les mains, rien dans les poches |
Nous allons voir le juge d'instruction. L'interprète que nous voulions rencontrer n'est pas là, il nomadise quelque part. De toutes façons, les magistrats sont en grève, comme tout le tribunal. Ils réclament une amélioration de leurs conditions de travail. Ils sont néanmoins présents au bureau. S'ils n'obtiennent pas satisfaction, ils feront une grève « sèche ». Je ne sais pas ce que cela veut dire. Peut être ne viendront-ils plus au bureau.
Notre entretien ayant tourné cours, nous faisons un peu de tourisme, nous nous lançons sur la route de N'Djamena, à 900 kilomètres d'ici. Nous franchissons les limites de la ville et nous avalons les kilomètres de route macadamisée. La voie est belle, vide de toute circulation, elle incite à la vitesse. Je pousse notre P4 au maximum de ses possibilités, en quatrième vitesse, 80 km/h maximum. Le véhicule ne vibre pas trop. On s'entend à peine dans la cabine ouverte à tous vents.
Autour de nous s'étend une immense plaine sahélienne à la végétation rare et rabougrie. Quelques pics isolés dressent dans le lointain leurs chaos rocheux.
Au bout de quelques kilomètres, en limite des relais téléphoniques, nous faisons demi-tour et regagnons Abéché.
Au déjeuner, enfin des spaghettis bolognèses. Je me goinfre. J'y ai ajouté des carottes cuites mais elles donnent un goût trop sucré.
Je m'effondre dans mon lit pour une sieste digestive bien méritée. Je dors comme un loir mais lorsque je me réveille je n'ai pas digéré et j'ai mal au ventre. Où est le bicarbonate de sodium ? A la maison, bien sûr, à 5.000 kilomètres d'ici. Je tente ma chance à l'infirmerie. Ils sont à cours de ce qu'il faut. Je me rabats sur du coca-cola. Ca va mieux.
Jean-Marc réussit à faire partir sa caisse d'allègement. Du moins, les documents de transport sont faits. Il reste encore à l'embarquer, demain peut être avec la prochaine VAM.
Ce soir, pas question de manger. Un thé me suffira et me fera le plus grand bien, à défaut d'une tisane.
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