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VOYAGE AUTOUR DE MA CHAMBRE ( SUITE )

 

Je m'installe, mon bordel aussi Le lit d'ami Le climatiseur

Je m'installe, mon bordel aussi
Je m'installe, mon bordel aussi 

 

SIXIEME JOUR

Un bâtiment du camp La végétation du camp Le marché aux souvenirs La prévôté

Un bâtiment du camp
Un bâtiment du camp 

Jeudi, 09 décembre, si le déjeuner et le dîner sont excellents, le petit déjeuner est plus spartiate, salade de fruits, jambon de paris, tranches de fromage, yaourts, céréales, pain , confiture, miel, pâte à tartiner. Je me contente d'une salade de fruits, d'un casse-croute de jambon et de fromage et d'un yaourt. Mais pas de croissant le dimanche. Je prendrais peut-être des céréales la prochaine fois.

Je profite que le soleil ne soit pas encore trop haut pour faire un tour du camp à pieds, côté intérieur. Peu d'ombre, un sol clair qui réfléchit la lumière, le port des lunettes de soleil est presque obligatoire.

La base est ceinte d'un merlon de terre de deux à trois mètres de hauteur, doublé à l'extérieur de plusieurs rangées de barbelés. Des postes de combat sont aménagés à intervalles. Des personnels civils de recrutements local débroussaillent. Je passe derrière le bassin de rétention des eaux usées à l'affut d'un cobra, il paraît qu'il y en a par ici. Des échassiers au bec courbé scrutent la surface de la mare.

Le NTI12 bourdonne d'activités, les véhicules souffrent de l'état des pistes, ils nécessitent un entretien permanent. Des piles de KC20 sont entassés un peu partout, restes du déploiement de l'EUFOR. Ils sont vides pour la plupart mais certains sont incontrôlables, perchés trop haut, personne ne sait vraiment ce qu'ils recèlent. Ils sont en attente de leur destin. Loués à la journée, le coût est en assez prohibitif.

Une section de mortiers de 120mm est en exercice, mise en batterie, réglage de tirs fictifs. Même montés sur roues, ils ne sont faciles à manier. Les petits gars souffrent à pousser les roues, à soulever les tubes.

Après le déjeuner, je passe à côté du « marché aux voleurs ». Sous un petit appentis, une dizaine de marchands de souvenirs tchadiens ont dressé leurs échoppes, bijoux, produits de l'artisanat local. On m'apostrophe, on me salue bien bas, on m'honore du qualificatif de grand « nyaka », on me met quasiment entre les mains ce que je ne veux pas acheter , me demandant de dire mon prix. Je choisis une petite boîte en bois doublée de cuir ouvragé, un bracelet de cuir orné d'une grosse pierre translucide. Je marchande. Le vendeur est tellement content du prix que je propose qu'il me donne en cadeau un collier à perles de bois avec une pointe de corne gravée. Un poignard attire mon regard et ma main mais il n'est pas aiguisé, il est usé, il est pas super, je fais la moue, je le repose. Un autre vendeur tente de m'alpaguer, je l'évite et regagne ma chambre. C'est l'embuscade ce marché.

A la nuit tombée, alors que je sors de la brigade, j'entends appeler derrière moi. Mon vendeur de l'après-midi me courre après. Dois-je m'enfuir ? Je l'attends. Il sort de sous sa djellaba un poignard. Le fourreau est en cuir rouge et noir, ainsi que la poignée. Il est orné de cuivre et de laiton. Je dégaine la lame, un acier forgé artisanal long comme l'avant bras, pointue et aiguisée. Il n'est pas neuf, a peut être servi mais il me plaît. J'emmène mon vendeur à l'écart et nous discutons le prix. 75 000 frcs CFA, je dis 35 000, il dit 60 000, je dis 40 000, il dit 55 000, je dis 45 000, il dit 55 000, je redis 45 000, marché conclu. Je paye la moitié, il me fait crédit du reste pour le mois prochain.


 

SEPTIEME JOUR

Un fier cavalier C'est le Sahel La campagne aux alentours Des habitantes

Un fier cavalier
Un fier cavalier 

Vendredi, 10 décembre, 06h00, je m'élance pour un premier footing autour du camp. Le soleil se lève, un vent frais souffle avec une certaine puissance. La température est agréable pour courir mais la chaleur monte rapidement. Des mouches m'assaillent, attirées par ma sueur. Elles prennent mon crâne, rasé de près, pour une piste d'atterrissage.

En milieu de matinée, nous accompagnons l'infirmière, à la MINURCAT, de l'autre côté de l'aéroport. Elle s'y rend pour y incinérer des déchets médicaux. Elle pourrait y aller sans nous, mais comme c'est la seule à pouvoir entrer dans le camp, notre escorte est une excuse pour y entrer à notre tour et aller faire un tour au PX.

Nous contournons l'aéroport par des pistes défoncées et poussiéreuses. Nous croisons toute une foule d'hommes, de femmes, d'enfants, certains montés sur des ânes, occupés à des tâches mystérieuses. L'herbe est rare, courte et desséchée. De petits arbres isolés, des arbustes, quelques plantes grasses poussent ci et là. Dans un creux, des hommes s'affairent à produire des briques de terre crue.

Les femmes saluent l'infirmière, elle les soigne parfois à l'infirmerie de la base.

Nous longeons les merlons du camp de la MINURCAT, l'ancien camp des étoiles de l'EUFOR. Il est en passe de démantèlement. Fin avril il n'y aura plus rien. Les gardes mongols ont été remplacés par les Tchadiens du DIS. Nous roulons en P4 et nous paraissons un peu rustique face aux puissants TOYOTA 4X4 blancs de l'ONU.

A l'entrée du camp, je dépose mon pistolet, Jean-Marc laisse son leathermann. De puissants avions blancs stationnent sur le parking. L'un d'eux avale toute une file de passagers.

Le camp est un rigide alignement de corimecs et de tentes climatisées. Il est bien plus grand que notre petite base mais sans charme, sans arbre.

L'incinérateur se situe derrière l'hôpital serbe. Des médecins serbes sont en train de se faire photographier avec le personnel tchadien de l'incinérateur. L'infirmière en connaît quelques uns. Ils nous saluent joyeusement, nous prenons la pose avec eux pour leurs photos souvenirs. Je discute avec un colonel dentiste, dans la langue de Shakespeare, il est volubile, très sympathique. Il vient de Belgrade et en est à son deuxième séjour dans le pays.

Il est bizarre de penser qu'il y a dix ans, on les bombardait à tout va.

Nous ramenons l'infirmière à la base française et repartons en ville pour essayer de rencontrer le juge d'instruction local. Il est destinataire d'une CRI et nous avons, pour notre part, une commission rogatoire d'assistance.

Le centre ville est très animé, les échoppes succèdent aux échoppes. Toute une foule, en djellaba, boubous et chèche, grouille sur les trottoirs et déborde sur la chaussée. De quatre voies, l'avenue se réduit à deux ouvertes à la circulation automobile. Peu de voitures mais des motos en nombre. Il y a des feux rouges, en fonctionnement, à la plupart des carrefours mais le respect de leur signalisation est plus qu'aléatoire.

Le palais de justice est des plus modeste, une salle d'attente séparée de la rue par une grille gardée par un homme en arme, le bureau du procureur et le bureau du juge d'instruction. Une petite foule se presse contre la grille fermée, dans l'attente d'un sésame. Jean-Marc interpelle le garde qui nous répond que le juge d'instruction n'est pas là. Fatalistes, nous repartons.

 

HUITIEME JOUR

Maman et son petit L'étalon Les montures de la prévôté Il a encore faim

Maman et son petit
Maman et son petit 

Samedi, 11 décembre, nous ne travaillons que le matin, entretien de notre P4, niveaux, pleins, graissage, lavage. Repos l'après-midi. La sieste se prolonge jusqu'au soir.

J'en profite pour dépoussiérer et cirer mes rangers. Travail bien inutile, elle seront blanches de poussière au bout de quelques pas. Les trois ânes viennent m'observer. Je me demande de quoi ils peuvent bien se nourrir. Certains leur donne du pain. Peut être attendent-ils la même chose de moi. En vain. Je mets de côté mes rangers et mon cirage qui pourraient les tenter. Un pompier caresse le mâle Imar, il soulève un nuage de poussière de sa fourrure. Parfois les bêtes s'avancent jusqu'à l'entrée du couloir de notre bâtiment. Les pompiers les ont déjà retrouvés dans leur bureau. La femelle semble encore pleine.

Jean-Marc et moi sommes invités à une soirée pizzas à une section PROTERRE du Rama. L'ambiance est bon enfant, les pizzas sont excellentes, cuites au feu de bois dans un four planté au milieu de la base. Les ingrédients proviennent de l'ordinaire. Les pizzas sont confectionnées par les militaires eux-même. L'un d'eux, lampe frontale en batterie, muni d'épais gants de cuir, manie la pelle de boulanger comme un pro. A ses côtés, deux de ses camarades défoncent de vieilles palettes à grands coups de hache.

Je rentre me coucher vers 22 heures. Je m'effondre sur mon lit mais je dors mal.

 

NEUVIEME JOUR

Mes premiers achats souvenirs Pour remplacer mon vieil opinel

Mes premiers achats souvenirs
Mes premiers achats souvenirs 

Dimanche, 12 décembre, 05h30, j'hésite à me lever, si je veux aller courir, c'est maintenant ou jamais. Je me décide, je chausse mes baskets. Il fait frais, le ciel est légèrement couvert mais il se dégage rapidement.

Jean-Marc est déjà en arme et en tenue. Il part pour deux jours en Mission de Reconnaissance dans les environs avec une section d'infanterie.

Je m'élance pour quatre tours de la base, 5.000 mètres. Le camp est désert, presque tout le monde profite de cette journée de repos pour faire la grasse matinée.

A partir de 09h00 débute un tournoi de pétanque. J'y participe en spectateur, sur une chaise longue, sous un parasol, sur la terrasse du foyer, l'idéal quoi, surtout que le soleil tape un peu fort.

A midi, le départ du tiercé est donné dans la salle du foyer. Le champ de courses est une longue plaque de bois où l'on déplace de petites figurines animalières en laiton. Avec ma chance, je ne gagne pas.

Le déjeuner est aussi bon que d'habitude, pavé d'autruche ou magret de canard, au choix, accompagnés de pommes paillasson et de sauce aux fruits rouge. La cuisson du magret est à point. Pour le pavé, je me fie aux témoignages des autres convives. Pour l'occasion, deux cubitainers de vin rouge et de vin rosé sont à notre disposition.

Je veux mettre à profit l'après-midi de sieste pour me faire un petit film sur mon portable mais je m'endors alors que l'ordinateur n'est même pas encore allumé. Il est 16h15 lorsque je me réveille, un peu vaseux d'avoir trop bien dormi. Je lance le film, La Mémoire dans la Peau. Matt Damon récupère bien pour quelqu'un avec deux balles dans la peau.

A 18h00, je gagne le foyer. Nicolas me rejoint, il prend un soda local, je préfère une bière, locale elle-aussi, la Castel, au goût plus floral que la Gala. Inutile de chercher d'autres alcools que de la bière. Le choix est vite fait, Gala ou Castel, cette semaine exceptionnellement de la Heineken. Elle est deux fois plus chère que les deux premières, 1 000 contre 500 francs CFA.

Le dîner est plus simple que le midi, je me contente d'une petite salade composée et d'un yaourt. Je ferme les yeux en passant devant le désert, des îles flottantes.

Peu, sinon aucun divertissement sur la base, même un dimanche soir. Je regagne ma chambre pour mettre à jour mon blog.

 

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