ungendarmeautchad
QUATRE VINGT SIXIEME JOUR
On attaque les choses sérieuses |
Je cire mes rangers, comme toutes les semaines. Je mets des boulettes de cirage un peu partout. Pas grave, je ferai le ménage après. J'inonde ma chambre d'eau javellisée. Le béton a perdu sa peinture par endroits. Il boit l'eau comme un buvard. La poussière est omniprésente. Pas étonnant avec une fenêtre aussi hermétique qu'une passoire. Je redoute l'arrivée des tempêtes de sable. Il ne manquera pas de s'infiltrer partout. Attention à mon ordi !
Je remarque une petite tache brune sur ma main, tâche de vieillesse ou début d'un cancer de la peau. Maudit soleil ! Je surveille également depuis quelques temps un gros grain de beauté sous mon omoplate gauche. Je le trouve vraiment gros et je ne l'avais jamais remarqué auparavant. Deviendrais-je hypocondriaque ?
Je regarde DEMINEURS tout en écrivant ce blog. Vu en France avant mon départ. Déjà vu une fois ici. Je commence à le connaître par coeur. Je le trouve plus intéressant que GREEN ZONE, trop hollywoodien, trop manichéen.
Je joue deux tickets au tiercé dominical, je ne gagne toujours pas.
Le menu du déjeuner propose pavé de bison ou sauté de biche. Je choisis ce dernier plat, d'ailleurs je n'ai pas le choix, il n'y a plus de bison.
Je passe l'après-midi dans ma chambre à faire la sieste et à regarder la télé.
A 19h00, avec Jean-Marc, nous sommes invités à la PROTERRE pour un cochon cuit dans un four tahitien. Il est excellent.
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QUATRE VINGT SEPTIEME JOUR
Faut redescendre un peu |
Le footing habituel se transforme en une bovinade peu engageante. Je ne me vois pas trop escalader les conteneurs et en redescendre aussitôt pour le seul plaisir de se faire mal, sans compter d'autres activités du même acabit. Avec Nico et Ludo, nous faisons simplement le tour de la base.
Au déjeuner, bavette d'aloyau. Si je ne me trompe, ce sont deux morceaux de viande différents. Il est vrai que les menus sont parfois rédigés dans un français qui n'est pas exempt de certaines fautes d'orthographe.
Je fais une sieste d'enfer, une heure à ronfler comme un sonneur. Je me réveille en forme.
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QUATRE VINGT HUITIEME JOUR
Pffff ! |
Jean-Marc et moi faisons un footing autour de la piste d'atterrissage, pour compenser notre manque d'exercice de la veille. Je toque à la porte de Nico. Rien de bouge. Nous le laissons dormir, il doit être fatigué le pauvre, avec ce qu'il travaille.
Un exercice d'héliportage de mortier sous élingue était prévu ce matin. Je pensais déjà en faire quelques photos pour le blog. Il a été annulé, pourtant le Puma est là, prêt à...
Nous poursuivons le nettoyage de la brigade en vue de l'inspection de demain par notre commandement de Paris.
Germain part demain, nous débarquons dans sa popote pour un dernier verre d'adieu.
Je décide d'aller dîner. Je reste 30 secondes à l'ordinaire : chou farci, endives au jambon, salades sans intérêt. Je tourne des talons, direction ma chambre, pour un sachet de soupe déshydratée, certainement pas pire que l'ordinaire.
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QUATRE VINGT NEUVIEME JOUR
Je vais prendre mon petit déjeuner. Pas de salade de fruits ce matin. Je sens que l'agacement me gagne. Le jambon cuit m'a tout l'air d'avoir été reconstitué à partir de je ne sais pas quelle viande. L'agacement devient perceptible. Le pain est dur, certainement décongelé. Il part en miettes, non, pas en miettes, en poussière. Là, je suis vraiment agacé.
Je sens que mon estomac commence à grouiller. Je me hâte vers les toilettes. Ce n'est pas pire. Ca peut encore aller. Deux imosels et c'est reparti comme en quarante.
La VAM est partie à l'heure de N'Djamena mais direction Faya avant de venir par chez nous. Arrivée prévue vers 11h15, au lieu de 09h00. La visite de nos autorités parisiennes en sera écourtée d'autant.
Le Transall arrive en avance, 11h00. Jean-Marc accueille notre autorité gendarmerie. Je prends en charge Tirelire, le trésorier-payeur avec l'avance de solde. Je serai son body-guard jusqu'au départ de la VAM.
La perception de l'avance de solde est des plus bordéliques. Heureusement que les prévôts sont là pour sauver la situation. L'opération à peine finie, direction l'escale pour embarquement des passagers et retour vers N'Djaména. J'aurai à peine vu les officiers de Paris venus nous inspecter. Tant pis, la mission avant tout.
L'avion décolle. Je regagne ma chambre pour une bonne douche. Je n'ai même pas eu le temps de faire la sieste. J'ai à peine eu le temps de déjeuner.
Ce soir, tournoi de poker. Je ne suis pas le premier à être éliminé à ma table. L'honneur est sauf. Faut dire qu'il y a de sacrés pointures en face. On à l'impression qu'ils ne font que ça à longueur de journée.
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QUATRE VINGT DIXIEME JOUR
Maintenant faut redescendre |
A mon réveil, je rencontre Jean-Marc aux lavabos. Il n'est pas en forme et n'ira pas courir avec moi. Je le maudis. Je serai bien rester coucher. Je ne me suis lever si tôt que pour aller courir avec lui. Je vais frapper à la porte de Nico. Rien ne bouge. J'irai donc seul.
Je rentre dans ma chambre pour m'habiller. Je passe ma chaussure droite lorsque je sens quelque chose au fond qui me gêne, comme une grosse brindille. Je retire ma basket avant de l'avoir enfilé complètement. Je pousse ma main à l'intérieur tout en y jetant un œil. Mes doigts touchent quelque chose que j'identifie visuellement tout de suite comme un gros, un énorme insecte, tapi au fond de ma chaussure, prêt à frapper.
Je la secoue et fais tomber au sol une gigantesque araignée jaune et poilue. Elle s'enfuit sous mon lit, je la poursuis à grands coups de chaussure. Son sort est réglé. Elle succombe, réduite au rôle de crêpe.
Ce serait une araignée couteau mais après recherches je l'identifie comme un membre de l'ordre des solifuges.
«.... Les solifuges, en latin Solifugae, sont un ordre d'arachnides et tiennent leur nom du latin qui signifie « qui fuit le soleil ».
Ils sont également appelés Galéodes, Eremobates gladiolus, « scorpion du vent » dans certains pays africains, « araignée du soleil » en Espagne voire encore « araignée à dix pattes » (en raison de ses pédipalpes imposants). ….»
Elle n'est pas venimeuse mais peut mordre et la morsure s'infecter.
L'émoi passé, je vais courir, seul, autour de la sable, face à un vent assez fort qui pousse devant lui des vagues de poussière. J'atteins cinq tours malgré ces conditions atmosphériques difficiles. D'ailleurs, le vent souffle fort toutes les nuits, particulièrement avant et pendant l'aube. Même durant la journée, nous ressentons plus fréquemment la brise. L'horizon est souvent voilé de poussière.
Nous nettoyons notre véhicule P4 pendant qu'une section PROTERRE s'entraîne à l'héliportage de mortiers.
L'appareil décolle devant le hangar du transit avec le mortier en élingue et l'équipage dans la soute. Il fait un tour de la base et se pose en bout de piste pour déposer la pièce d'artillerie et ses servants. L'hélicoptère retourne ensuite se poser sur le parking du transit.
La mise en batterie effectuée, les artilleurs regagnent le transit en tirant et poussant la pièce à pieds et à mains.
Au menu de notre traditionnel mange-debout hebdomadaire, hamburger-frites. Ils sont énormes, comme d'habitude. Nous faisons ami-ami avec l'équipage du Puma, des gens bien sympathiques au demeurant et plutôt jolie pour la co-pilote mais il est un peu tard pour négocier une place sur le manifeste de bord. L'appareil rejoint N'Djamena ce week-end. Nous essayerons de faire mieux la prochaine fois.
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