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QUATRE VINGT ET UNIEME JOUR

 

Il est où l'arbre en boule ? J'vois rien ! Une petite sieste au soleil

Il est où l'arbre en boule ?
Il est où l'arbre en boule ? 
Mardi, 22 février 2011, 05h13, je suis déjà réveillé alors que mon réveil ne sonnera pas avant une heure. Je traîne un peu au lit jusqu'à 06h00. Jean-Marc part sur le terrain avec une patrouille des KOUDOU pour deux jours. Je ne le vois pas partir. Je reste seul à tenir la boutique. Ce matin, la température est très douce. Le ciel est voilé. Il faut en profiter avant la chaleur qui ne va pas tarder.

A 09h00, j'accompagne le COMDET jusqu'à la préfecture pour une réunion de travail avec le préfet au sujet du nouveau champ de tir. Nous sommes à l'heure, pas le préfet. Il a plus d'une heure de retard. Un fonctionnaire zélé nous amène quelques chaises de jardin en plastique pour nous aider à prendre notre mal en patience. Nous attendons, à l'ombre, rare, de la cour de la préfecture.

La circulation est soudainement coupée sur l'avenue devant le bâtiment. Une file d'une vingtaine d'individus passe devant nous. Certains portent des fers aux pieds. Ils sont suivis par un homme armé d'une kalashnikov et d'un gourdin. Ils se dirigent vers le tribunal voisin. Ce sont des prisonniers.

Nous avons quitté la base avant l'arrivée de la VAM. Depuis notre position, je vois l'avion décollé au dessus de la ville et prendre le large. Il a déposé son chargement et ses passagers et vient de repartir pour un exercice au-dessus du sahel.

Le préfet, accompagné de l'adjoint du COMREGION de la 5ème région militaire, arrive enfin. Ils sont entourés d'une dizaine de jeunes gens armés jusqu'aux dents. Ils sont conquis par la beauté très en chair de la conductrice du COMDET et voudraient être pris en photos avec elle, mais elle fait sa timide.

Nous pénétrons dans la préfecture. Il y a un trou béant dans le plafond du couloir. Il ne date pas d'hier.

Les locaux sont d'un dénuement spartiate, et c'est peu dire. Le préfet possède néanmoins un ordinateur, avec son bureau, son fauteuil et quelques sièges, c'est là tout l'ameublement.

Des chaises supplémentaires sont amenées. Elles sont encore recouvertes de leur film plastique protecteur.

Un lieutenant fait l'interprète entre nous et le colonel adjoint au COMREGION. Emporté par la discussion, il nous traduit le tchadien en tchadien avant qu'il ne soit repris par son supérieur.

Tout le monde tombant d'accord, la séance est levée. Nous rentrons au camp.

La télé commence à m'ennuyer. Rien d'intéressant sur aucune chaîne, sinon rediffusion, rediffusion, rediffusion. Les e-livres que j'ai téléchargés ne sont pas à la hauteur de mes attentes. Nico me prête TOM CLANCY, Les Dents du Tigre. J'aime assez le travail de l'auteur mais là je n'arrive pas à m'y mettre.

 

QUATRE VINGT DEUXIEME JOUR

 

Les blessés ( fictifs ) arrivent On le met où celui là Tout est prêt pour les blessés

Les blessés ( fictifs ) arrivent
Les blessés ( fictifs ) arrivent 
Mercredi, 23 février 2011, 05h30. Mathieu et moi sommes debout pour notre jogging matinal. Nico n'est pas au rendez-vous. Nous allons le réveiller. Il dormait encore. Il s'habille et nous rejoint en vitesse. Il serait plutôt partant pour quelques tours du camp, un ou deux, mais considérant son manque d'enthousiasme, nous l'emmenons autour de la piste d'atterrissage. Il sera moins tenté d'abréger l'effort. Une fois parti, il faut aller jusqu'au bout. Il n'y a pas de vent, pour une fois, nous apprécions.

Je me pèse à l'arrivée, 1kg200 de moins que lundi dernier. Serai-je sur la bonne voie ?

Jean-Marc revient d sa tournée de province très tard dans l'après-midi. Il est 18h00 passé. Il s'empresse d'aller prendre une douche pour chasser la poussière qui le farde. Ce soir nous sommes invitées à la soirée, anniversaire de Nathalie, quelque chose entre 30 et 40 ans, plus près du second que du premier. Mais chuuutttttt.

Nous sommes une vingtaine. P'tit punch à l'apéro avec petits fours, buffet de salades composés et viande froide et charcuterie en plat principal, un magnifique gâteau en dessert. N'oublions pas les cadeaux. La musique est très année 70 - 80, de bons rocks qui font danser ceux qui s'y hasardent.

 

QUATRE VINGT TROISIEME JOUR

 

NE LE CASSEZ PAS ICI C EST PAS TROP MAL TU TE SENS BIEN MON GRAND

NE LE CASSEZ PAS
NE LE CASSEZ PAS 
Jeudi, 24 février 2011, 07h00, je traîne au lit. Je crois que nous sommes tous un peu fatigués ce matin. Avons nous trop veillé hier soir ?

Je m'effondre pendant la sieste, j'ai du mal à émerger, j'ai la figure en vrac, un peu chiffonné. Je ne suis pas le seul dans ce cas là. Est-ce dû à la météo ? Le ciel est couvert. Le vent souffle fort. Une tempête se préparerait-elle ?

Au menu du mange-debout, croque-monsieur et frites. Le mélange n'est pas des plus heureux mais il y bien sûr des salades. Les croque-monsieurs sont simplement énormes ! Je prends des réserves pour demain.

 

QUATRE VINGT QUATRIEME JOUR

 

2+2 CA FAIT COMBIEN ? CA TAPE LE CARTON ET DIX DE DER QUELLE MAIN !

2+2 CA FAIT COMBIEN ?
2+2 CA FAIT COMBIEN ? 
Vendredi, 25 février 2011, 05h00, j'ai encore mal dormi. D'ailleurs, même en France, je dors mal. A 06h30, avec une section de la PROTERRE, je pars à l'assaut du mont Kilingen, une piton rocheux de 300 mètres d'altitude. Il est situé à une dizaine de kilomètres d'Abéché, une petite demi-heure de route par une piste de terre en assez bon état.

Nous continuons la route principale pour emprunter un chemin de sable qui mène à un petit village puis se perd dans la brousse au pied du piton.

Le sol, presque plat, s'élève brusquement en une forte pente rocheuse jusqu'au pied d'une falaise à pic. Pas question d'escalader la falaise, seulement d'en arriver à sa base. Nous débarquons des véhicules et contournons le piton par le Nord pour entamer la montée dans l'ombre de la montagne, à l'abri du soleil. Nous avons tous notre musette d'alerte, 03 litres d'eau, une boîte de ration, quelques bricoles. En plus, les militaires portent leur armement et leurs munitions. Ils ont tous un Famas, sauf l'un d'eux qui porte une mitrailleuse, 1 mètre 20 de 10 kilos de ferraille, bien lourd et bien encombrant. Je le plains le pauvre. Et il n'est même pas puni.

Dès le début de la pente, les blocs rocheux qui la couvrent sont énormes. Au mieux nous nous glissons entre eux, au pire nous devons les escalader. Nous sautons d'un rocher à l'autre, essayant de garder l'équilibre sur des arêtes à peine moins larges que nos semelles. Parfois, la pierre est recouverte de réseaux de plantes grasses glissantes sous nos pieds. Des buissons d'épines encombrent les creux, nous y laissons notre peau et nos vêtements. Nous nous plions en deux pour passer sous les branches des arbres qui poussent entre les blocs. Nous devons nous entraider dans les passages difficiles. Tu me tiens la main, je te pousse au cul.

Un peu avant la base de la falaise, nous sortons du chaos rocheux pour entrer dans de hautes herbes, desséchées, cassantes, piquantes. Le sol, friable, glisse sous nos chaussures, me faisant regretter les blocs hiératiques précédents.

Au bout d'une heure de montée, nous arrivons au pied de la muraille rocheuse. Trop risqué d'aller plus loin. Une ultime cheminée mène à une minuscule plateforme, une dizaine de mètres plus haut. J'estime mon altitude correcte, je laisse les plus vaillants, ou les plus fous, mener à bien cette ultime escalade.

Nous faisons halte, dans l'ombre de la montagne. Un petit vent nous caresse agréablement. Le paysage est magnifique. Abéché est à peine visible dans la lointain. Au pied du piton, au bord d'un ouadi asséché, s'étale un village de cases de paille et de terre. La mosquée, moderne, est en pierres, d'un jaune visible de loin. Quatre ou cinq vautours planent au-dessus de nous. Attentent-ils que l'un de nous fasse un faux pas ?

Je ne suis même pas fatigué. Je bois moins pour me désaltérer que pour éviter la déshydratation.

Quelques photos souvenirs plus tard, nous entamons la descente. Je la ressens rapidement dans les articulations de mes genoux qui commencent à vieillir. Elle est néanmoins plus facile que la montée. Plus question d'escalader les rochers, nous nous laissons glisser sur les fesses le long de leur pente. Une demi-heure nous suffit pour atteindre la base du piton.

Nous regagnons nos véhicules. Il est à peine 10h00. Le chef de section décide de rester sur place jusqu'à midi. Nous sommes décomptés de l'ordinaire, quelque soit l'heure à laquelle nous rentrerons à la base, nous devrons nous contenter de notre boîte de ration.

Nous l'entamons largement sur place en attendant l'heure du départ. J'en profite pour tomber ma veste et prendre un peu de soleil. Je me rends compte que je suis bien pâle pour quelqu'un qui vient de passer trois mois au cœur de l'Afrique.

Les enfants arrivent, poussant des chèvres devant eux. Ils attendront notre départ pour devenir vraiment quémandeur. Pour l'instant ils restent assez timides. L'un d'eux passe à côté de moi. Il me regarde et fait un écart. A-t-il lu ma bande velcro marquée GENDARMERIE et frappée des couleurs tchadiennes ? Me prendrait-il pour un gendarme tchadien aux méthodes expéditives ?

Brahim, qui parle arabe, fait la causette avec eux. Ils semblent très bien se comprendre.

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons dans le petit village que nous avons traversé en arrivant. Peut être l'endroit d'une prochaine aide médicale ?

A l'entrée de la ville, nous tombons en plein dans la sortie des écoles, coraniques ?. Nous sommes environnés de cyclomoteurs et de motocyclettes chevauchés par des étudiants en uniforme de chemises vertes et bleues. Brahim les interpelle en arabe. Le drapeau français sur son épaule les étonne, ils le prennent pour un militaire tchadien. Il les détrompe.

Il est midi, nous franchissons l'entrée de la base.

Le soir, nous sommes invités à un pot d'anniversaire et à une soirée pizza chez les pompiers. Ludo revient de N'Djaména. Il m'arrache ma bande patronymique tchadienne «  GENDARMERIE » et me colle à la place une nouvelle marquée «  MAITRE WIKI », un hommage à ma culture générale. En ferais-je trop étalage ? Chacun à ses petits défauts. Il faut rester tolérant. Je suis assez flatté de cette attention.

Je me couche assez tard, plutôt fatigué.

 

QUATRE VINGT CINQUIEME JOUR

 

Faut monter là haut. On compte ses billes Ben, vous venez pas ? Qui m'aime me suive ! C'est encore loin ?

Faut monter là haut.
Faut monter là haut. 
Samedi, 26 février 2011, 06h00, je me lève avec un troupeau de bisons dans la tête. J'ai dormi comme une masse mais pas assez. J'émerge des limbes difficilement. J'emmène mon linge chez les lavandiers et je prends un bon petit déjeuner.

07h30, mise en place d'un exercice, le dernier de la série. Nous le jouons jusque vers 09h00. Le reste de la matinée se passe calmement. Jean-Marc et moi attendons impatiemment la sieste. Une fois venue, je m'y vautre avec délectation. Dommage que je doive me lever à 16h00 pour aller récupérer mon linge et quitter cet oasis de fraîcheur que représente ma chambre. Dès que je suis dans le couloir je sens la chaleur qui m'enveloppe. Elle devient brulante au premier pas posé à l'extérieur du bâtiment. Pas un nuage, pas la plus petite brise pour adoucir l'éclat du soleil. L'ombre est rare à cette heure. Le conteneur des lavandiers est un four. Je me dépêche de regagner ma chambre. I télé commence vraiment à me gonfler. De l'info de merde passée en boucle. Les sujets intéressants font l'objet de quelques mots en bandeau.

Le soir, je téléphone en France, j'apprends que la France a perdu contre l'Angleterre, 17-9. C'est foutu pour le grand chelem mais on peut encore gagner le tournoi.

Je regarde les trois derniers quarts de GLADIATOR. Pour le premier quart, j'attendrai un autre jour. Je grignote quelques biscuits de guerre avec une boîte de thon – mayonnaise tirée d'une ration de combat. C'est pas trop mauvais quand c'est pas chaud.

 

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