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SOIXANTE CINQUIEME JOUR
Tournoi de pétanque |
Nous quittons le tournoi après notre élimination pour emmener Nathalie et Aude, deux nouveaux arrivantes visiter la ville. Nous organisons le tour habituel, centre-ville, restaurant La Rose du Sable, foire aux bestiaux, boutique du Carrefour des Soucis, marché.
Cette fois-ci nous nous lâchons, nous achetons et goûtons aux produits locaux : dattes, sèches et dures, petits piments, pain local, sauterelles grillées, un goût de friture banal, chaï, un thé assez amer.
Nous sommes de retour pour 12h00. Jean-Marc fait le tour du foyer pour partager ses sauterelles grillées, avec peu de succès d'ailleurs. Les résultats du tournoi de pétanque sont proclamés. Le COMDET a gagné, comme d'habitude.
Le menu du déjeuner est appétissant mais il n'y a déjà plus de salade de magret fumé. Je me contente d'un jambon cru. Avec le pavé de kangourou, je ne prends qu'une petite salade composée. J'évite les gaufres au chocolat pour une assiette de fruits, mangue, ananas, pastèque.
La chaleur se fait plus présente et plus pressante chaque jour, jusqu'à devenir oppressante. 40° à l'ombre et 56° en plein soleil. Il paraît que le Transal ne décolle plus à compter de 41°.
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SOIXANTE SIXIEME JOUR
Après l'armée et la police, voici le tour des sociétés de sécurité |
Sport à l'issue. Jean-Marc, Nico, Matthieu et moi nous nous élançons pour un tour de la piste d'atterrissage, avec presque tout le détachement. Un peu présomptueux et risqué pour certains personnels qui viennent d'arriver.
Pour notre part, nous maintenons notre rythme, 36 minutes les 6 kilomètres et quelques.
Je passe par le transit pour me peser. J'ai enfin perdu du poids. Voilà plus d'une semaine que je contente d'une soupe au dîner.
Comme je n'ai pas eu le temps de prendre mon petit-déjeuner, je m'envoie une boîte de sardines avant d'aller au bureau. Est-ce bien raisonnable ?
Le reste de la journée se passe selon une routine quotidienne qui commence à s'installer, monotone et sans surprise.
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SOIXANTE SEPTIEME JOUR
Les écoles défilent à leur tour |
Je prépare mon FAMAS pour l'exercice de tir du lendemain, je dépoussière mon gilet pare-balles, Je retrouve mon casque lourd.
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SOIXANTE HUITIEME JOUR ( 1 )
A peine arrivés, déjà des visiteurs |
L'ordinaire ouvre à 05h35, cinq minutes de retard. Il y a déjà une longue file d'attente. J'avale mon petit déjeuner en vitesse. A 06h00, je suis devant l'armurerie pour percevoir mon fusil. J'embarque avec une section de la PROTERRE, direction le stand de tir, à 40mn de route de la base, en direction de BILTINE.
Le macadam se finit dès la sortie du camp mais la piste est bonne, large et confortable. Néanmoins, le chauffeur reste sage avec le champignon.
Nous escaladons une petite montée qui se termine par un virage à droite. Là, un tracteur routier et sa semi-remorque sont couchés dans le fossé, à la sortie de la courbe. C'est un véhicule lybien venu du fond du désert avec sa cargaison de marchandises. En voilà un qui ne maîtrisait pas sa vitesse.
Au-delà du col, j'aperçois mes premiers animaux sauvages, de petits volatiles qui s'enfuient en courant. Ils ont la queue basse et fuyante, leurs pattes semblent sortir de leur corps comme de sous une jupe. Des pintades ! Notre guide confirme la chose. Ce sont bien des pintades à l'état sauvage.
Nous quittons la piste pour emprunter un chemin sablonneux qui s'enfoncent dans les collines. Nous arrivons au pied d'un petit massif rocheux dépourvu de toute végétation, conséquence d'un incendie survenu quelques mois plus tôt.
Des déchets de tir au sol, douilles, maillons, indiquent que nous sommes arrivés à bon port.
Le champ de tir est une succession de petits accidents de terrain planté ci et là de rares arbres. Il monte en pente douce jusqu'à la base du massif rocheux où gît une vieille carcasse, notre cible par excellence.
Le directeur de tir et le guide tchadien font le tour du polygone pour prévenir la population locale des prochains exercices. Le champ de tir n'en a que le nom. Ce n'est qu'un vaste espace dégagé au pied d'une colline, ouvert à tout vent, sans clôture, sans panneau, sans vedette, sans butte de tir. Paysans et troupeaux continuent à y déambuler et à y errer comme ils le font depuis des générations. Ils ne s'arrêtent ni ne font de détours lors des tirs, c'est à nous de suspendre nos exercices pour les laisser passer.
Les cibles sont installées. Les munitions sont distribuées, quatre vingt cartouches par personne, trois chargeurs.
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SOIXANTE HUITIEME JOUR ( 2 )
Contact ! |
Avec quelques photographes amateurs, je les suis à quelques mètres en arrière, l'appareil photo numérique en batterie.
Au fur et à mesure de la progression, les cibles apparaissent. Elles sont plantées derrière un rocher, derrière un arbre, dans un trou. Dès qu'elles sont visibles, les hommes s'agenouillent ou se couchent à plat ventre et les FAMAS claquent, environnant les cibles de petits nuages de poussière fugace.
Au pied du massif rocheux, fin du premier exercice. Mise en place du second, relève d'un blessé sous le feu ennemi. Le groupe se place en colonne et s'avance vers la colline. L'un des hommes tombe à terre. « Homme à terre, homme à terre, homme à terre ! » crient ceux qui le suivent. Les deux soldats de tête prennent position et arrosent la montagne. Le serre-file file vers l'arrière pour choisir un point de repli abrité. Les deux hommes les plus proches du blessé le saisissent par là où ils le peuvent, bras, bretelles, équipement, et le tirent en courant vers le point de repli.
Là, ils laissent tomber le blessé, au propre et au figuré, et mitraillent à leur tour la colline en criant : « Repli, repli, repli ! ». Les deux hommes de tête se relèvent et partent à toutes jambes se mettre à couvert avec leurs camarades. Fin du deuxième et dernier exercice. Les munitions restantes sont tirées sur les cibles visibles ci et là.
Je suis conquis. C'est quand mon tour ?
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