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SOIXANTIEME JOUR
Soirée en popote |
Grand rapport avec les nouveaux chefs de service. Entre les arrivants et ceux qui sont encore restés, il y a trop de monde, la salle OPS se trouve trop petite. Je laisse Jean-Marc pendant que je retourne à la brigade pour les écritures de fin de mois.
Nous allons en ville, rencontrer le juge d'instruction. La façade du palais de justice est agréablement déserte. Nous y entrons sans peine mais le bureau du magistrat est fermé. Un tchadien nous explique qu'il doit certainement être à l'audience. Nous quittons les lieux dépités et rendons une petite visite à nos homologues tchadiens. Entre la prison et le tribunal, nous croisons un convoi de prisonniers. Ils sont six, en double colonne, pas un est attaché ou entravé. Un gardien de prison les suit, la matraque à la main, un formidable revolver nickelé sous l'aisselle. Je crois que pas un n'essayera de s'enfuir.
Le COMLEGION n'est pas là, François, son secrétaire, nous accueille à l'extérieur du bâtiment, assis à l'ombre avec ses collègues. Les nids de poule dans la cour ont été comblés par une généreuse couche de sable où nous manquons de nous enliser en repartant.
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SOIXANTE ET UNIEME JOUR
La garde nationale nomade tchadienne, les officiers |
Nous prenons le thé avant de partir en ville pour rencontrer le juge d'instruction. Je me plonge dans le guide du Tchad du Petit Futé. Je crois lire un livre de science-fiction. Tout y est beau, joli, gentillet, totalement édulcoré, une carte postale.
Avec le magistrat, nous devons absolument régler cette histoire de témoins à entendre à 200 kilomètres d'ici. Le juge français serait d'accord pour un transport en hélicoptère mais encore faut-il localiser ces nomades qui, par définition, n'ont pas de domiciles fixes ni même de téléphones. Nous verrons bien, inch allah, comme on dit dans le pays.
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SOIXANTE DEUXIEME JOUR
Le DIS défile à son tour |
Ce matin, encore un peu de colisage, juste trois caisses, celles des derniers partants. Cela sent vraiment la fin, l'ultime fin du mandat. Nous en avons vite fini.
Nous passons le reste de la matinée à nettoyer les abords de notre local de travail.
Au dîner, le détachement reprend le rythme d'avant relève avec la traditionnelle soirée « mange-debout ». Pizza au menu, de généreuses portions, bonnes mais qui manquaient un peu de goût. La projection des clips a repris mais avec des morceaux plus softs, plus tout public en matière de goût.
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SOIXANTE TROISIEME JOUR
La police nationale s'avance |
Nous nous élançons à 06h00, autour de la base. Jean-Marc fait du fractionné pendant trois tours. Pour ma part, je maintiens le rythme de ma course pendant trois tours que je prolonge jusqu'à six.
Cette nuit, la section de renfort de la PROTERRE a participé à un poser d'assaut à AM TIMAN. Le Transal repart cette après-midi pour être de retour demain matin pour le départ des derniers relevés.
Ce soir, barbecue chez Mario, dans un service de soutien. Nous sommes une quinzaine, les ultimes partants, quelques nouveaux arrivants et Jean-Marc et moi. L'ambiance est joyeuse, très festive. Certains partent à la « baille », involontairement, dans la réserve d'eau. Je me prépare au pire, je vide mes poches des objets sensibles, craignant l'eau. Heureusement, j'échappe au baptême. Mais je perds mon bonnet de police, échangé contre un calot de l'armée de l'air. Faudra que j'en fasse venir un autre de France.
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SOIXANTE QUATRIEME JOUR
La police municipale |
cette après-midi, la sieste est courte. Un Transal est revenu ce matin, il repart à 15h30 avec les derniers relevés, Mario, Michel, Renaud...On dit toujours que ce sont les meilleurs qui s'en vont les premiers. Il est vrai qu'ils savaient mettre de l'ambiance.
J'attends 18h00 avec impatience pour regarder France-Ecosse de rugby à la télé, malheureusement la chaîne en question, qui retransmet le match en direct au pays, ne le fait pas en Afrique. Une histoire de droits de rediffusion. C'est une honte. De qui se moque-t-on ?
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