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CINQUANTIEME JOUR
Nid d'oiseau, futur omelette si l'on n'y prend pas garde. |
La relève du mandat actuel se précise. Les différents services commencent à prendre rendez-vous avec nous pour le colisage de leurs caisses.
Comme tous les samedis après-midi, c'est sieste. Je laisse François et Nico nettoyer leurs FAMAS. Ils l'ont bien voulu.
Ce soir, derniers barbecues du mandat actuel, chaque détachement fait le sien, la PROTERRE, les KOUDOUS, le DETSOUT. J'en suis du dernier. Nous sommes une trentaine, ambiance bon enfant, presque familiale, saucisses, ribs, taboulé, vin rosé, beignet au chocolat. On se croirait presque en France, un soir d'été, sur la plage. Mais la mer est loin, à plusieurs milliers de kilomètres. Je me couche un peu tard pour une fois, vers 23h00, un peu fatigué.
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CINQUANTE ET UNIEME JOUR
Défilé du cinquantenaire, la tribune officielle. |
Quelques activités ludiques sont organisées durant la matinée, palet, ping-pong, pétanque, fléchettes. Je me contente du traditionnel tiercé de 11h00. Malheureusement, je ne gagne toujours pas.
Au déjeuner, entre autres, assiette de jambon cru, tranche de boeuf saignante à souhait accompagnée de beignets d'aubergine et pommes paillasson, gaufre au chocolat et avec glace mais je me restreints, pour le dessert à une simple tranche de pastèque.
Je saute le dîner.
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CINQUANTE DEUXIEME JOUR
L'arrivée des invités |
Pas de cérémonie des couleurs aujourd'hui, elle est reportée au lendemain, à l'occasion de la commémoration de la mort du Capitaine CROCI, dont le camp porte son nom.
François et Nico repartent pour un nouvel exercice de tir avec la section de renfort de la PROTERRE. Moi, je suis de grand rapport. Je passe le reste de la matinée aux écritures administratives.
L'après-midi, je harponne le COMBOIS, il doit encore livrer des souvenirs en bois à certains militaires en instance de départ. Les commandes ont déjà été payées, malgré les avertissements. On doute que ce « brave » artisan puisse les honorer. Je le mets en garde sur les conséquences d'éventuels litiges. Il promet de tenir ses délais.
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CINQUANTE TROISIEME JOUR
Prise d'armes en souvenir du capitaine CROCI |
Avec François, nous attaquons les opérations de colisage, contrôle et plombage des caisses techniques à destination de la France. Nous jouons au douanier.
Au déjeuner, c'est ration de combat, enfin seulement le plat principal, issu des boîtes de ration de combat en limite de validité. Une sorte de ragoût pas trop mauvais. Les entrées laissent à désirer, toujours les mêmes salades. Deviendrais-je difficile ?
A 12h30, Avec le COMSECU nous contrôlons les personnels civils à l'entrée de la base, entrants et sortants.
Le soleil tape, nous sommes bien à l'ombre. Il commence à faire de plus en plus chaud. L'hiver est fini. Les jours rallongent. Les nuits deviennent étouffantes. On se passe des couvertures et je rallume la clim durant l'après-midi. Et ce n'est qu'un commencement.
Ce soir, avec François et quelques autres militaires de la base, nous sortons en ville pour dîner à La Rose Du Sable, un restaurant en centre-ville. Avec deux couples, nous sommes les seuls clients. Nous étudions la carte et certains choisissent un émincé de chameau, avec frites. Malheureusement, il n'y a plus que deux portions de chameau. François et moi gardons l'émincé. Trois d'entre nous choisissent un kebab et le dernier un poulet. La serveuse revient. Il n'y a plus de kebabs, ils sont remplacés par une pizza, un poulet et un steak. Il n'y a plus non plus de banane plantain, c'est donc frites pour tous, sauf pour la pizza.
Nous attendons presque une heure avant d'être servi. L'émincé de chameau est mince mais dur. Je manque de me casser une dent, déjà affaiblie depuis quelques temps.
Il n'y a pas de dessert. Nous nous contentons de l'addition, 50.000 frcs CFA, à diviser par six.
Nous finissons la soirée chez les chinoises, qui n'ont pas encore fermées leur établissement. Il y a toujours aussi peu de clients, deux tchadiens, deux libyens, nous six, quatre chinoises. François et Michel dansent un peu avec l'une d'elles. La musique est trop forte.
Sur le comptoir, un micro est posé contre le mur. Soudain, je vois le micro grossir et bouger ! Un petit rat l'escalade et descend le long du fil qui pend le long du comptoir. L'animal longe le mur derrière nous et disparaît sous le divan où sont assis les deux libyens. Et si l'on rentrait à la base ?
D'ailleurs, il est l'heure. Certains d'entre nous n'ont pas la permission de minuit, seulement celle de 22h30. Vaut mieux ne pas tarder, si le COMDET nous attendait à l'entrée de la base ?
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CINQUANTE QUATRIEME JOUR
au grand complet, on peut commencer |
Plusieurs VAMs sont attendues aujourd'hui, dont le desserrement de Mirages 2000.
Jean-Marc revient avec le premier vol. Il atterrit à 10h00, la mine reposée de ses « vacances » à N'Djamena. Reposé si l'on veut, car son activité à la brigade prévôtale de la capitale fut plus intense qu'à Abéché, gardes à vue, perquisitions, procédures judiciaires, colisage..., et son activité nocturne aussi.
François prend sa place encore chaude dans l'avion et décolle à 11h00 avec les premiers partants de la relève.
Trois quart d'heure plus tard, deux Mirages 2000 survolent l'aérodrome et se posent sur le tarmac. Ils s'installent près du transit, à côté des Sukhois tchadiens. C'est une mini-base aérienne qui s'installent avec eux, des mécanos, des techniciens, des fusiliers commandos, du matériel en pagaille.
Ils remplacent les Mirages F1 retirés du théâtre courant 2010 après plusieurs années de bons et loyaux servies. De près, les 2000 sont impressionnants mais à côté des Sukhois 25 ils paraissent petits et fluets.
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